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26 octobre 2012 5 26 /10 /octobre /2012 13:48

C'est en totale dilettante que je me suis rendue à cette rencontre littéraire qui se tenait dans notre petite médiathèque communautaire de Parthenay.

 

Dans le cadre du Festival Passeurs de monde(s) qui se tenait en Poitou-Charentes du 17 au 26 octobre, la médiathèque  recevait le 24 octobre dernier l'écrivain norvégien Gunnar Staalesen et l'éditrice Susanne Juul des éditions Gaïa, en présence du traducteur Alex Fouillet et animé par Gérard Delteil du monde Diplomatique.

 

Je n'avais pas de motivations particulières pour assister à cette rencontre, si ce n'est la pure curiosité, puisque je ne connaisses absolument pas l'écrivain, et que je crois n'avoir jamais lu de roman norvégien de toute ma vie. Mais la curiosité étant déjà un très bon prétexte, je me suis rendue à la médiathèque et je ne l'ai pas regretté. La rencontre était très intéressante.

 

La salle, trop petite et trop chaude, donnait au même temps un sentiment d'intimité très agréable. Gunnar Staalesen, bien qu'accompagné de son traducteur, s'exprimait fort bien en français avec un accent très charmant. Il est d'ailleurs plutôt bel homme se qui rend cette rencontre d'autant plus agréable.

 

Gunnar-Staalesen.jpg

 

Gérard Delteil commence la rencontre avec quelques questions, assez bateau, je trouve, sur la criminalité en Norvège, existence de détectives privés tel que Varg Veum, personnage principal d'une série de 17 romans policiers de Staalesen. S'il est toujours intéressant d'apprendre sur d'autres pays, sur d'autres cultures, j'ai trouvé les questions assez maladroites et pas très intéressantes. 

 

Passé cette première phase d'entrée en matière, arrivent les questions relatives aux méthodes d'écriture employé par l'auteur. Si les questions me paraissaient tout aussi maladroites que les précédentes, les réponses devenaient de plus en plus intéressante. Même sans connaître l'oeuvre de l'auteur je trouve intéressant de savoir comment un écrivain s'y prend pour écrire, comment le traducteur travaille (la question de la traduction me touche beaucoup) et comment né une maison d'édition tel que Gaïa.

 

Parmi les différentes réponses données par Staalesen j'ai relevé quelques propos qui m'ont paru tout particulièrement intéressants. Selon Staalesen, le roman policier, qu'il soit écrit au Japon, au Brésil, en France ou en Norvège reste fondamentalement le même, c'est le décor qui change. Dans ses roman policiers on retrouve cette structure de base dans un décors exotique : celui du grand Nord avec ses longues nuits hivernales, et la clarté des "nuits" d'été. La plupart des romans de Varg Veum se déroulent dans la ville de Bergen, situé sur la côte ouest norvégienne. Cette ville Staalesen la connais parfaittement, c'est là qu'il habite. Ses romans sont très populaires en Norvège et Varg Veum est à Bergen ce que Sherlock Holmes est à Londre.

 

par ailleurs, Staalesen considère le roman policier comme l'héritier contemporains des grand roman du XIX dont Hugo, Dumas, mais aussi Dickens sont des représentants. Des romanciers qui savaient raconter des histoires. Souvent, dans le roman moderne, selon Staalesen, on ne raconte plus d'histoire, c'est très introspectif. Alors que le roman policier perdure l'art de savoir racconter des histoires. Le but du roman policier n'est pas tant l'intrigue, mais raconter la société. Comme le précise, par ailleurs, Susanne Juul, le personnage du détective, par son enquête, est un personnage qui permet de visiter toutes les couches sociales. 

 

Mais Staalesen n'écrit pas que des romans policiers, il est également l'auteur d'une saga de 2000 pages sur l'histoire de la ville de Bergen dont le contenu s'articule autour d'une famille que l'on suit sur 4 générations. L'intérêt de cette saga est , parait-il (je ne l'ai pas lu) que l'histoire locale qu'elle raconte devient histoire universelle. Ce qui m'a le plus frappé sur cette saga c'est les recherches que Staalesen a mené pour l'écrire. Chaque détail décrit dans le livre, nom des rue, événements et même la météo il les a puisé dans les vieux journaux et les microfilms à la bibliothèque où il se rendait 3 fois par semaine durant l'écriture de ce roman. Une telle recherche de vraisemblance dans le détail m'a impressionné. On retrouve cet état d'esprit également dans les Varg Veum, les différents lieux cités existent et leur description est conforme à leur réalité.

 

La question de la traduction était aussi intéressante. Ne connaissant pas du tout la langue norvégienne je ne peut donner ici aucun avis personnel, mais à en croire Alex Fouillet, traducteur des tous les livres de Staalesen publié aux éditions Gaïa, le passage du Norvégien au Français ne présente pas de grandes difficultées car les deux langues sont proches dans leur forme et que la traduction ne requiert pas de transformation du texte. Il existe néanmoins une difficulté particulière. Dans le Norvégien la répétition du même mot est récurrente. On peut trouver un même mot jusqu'à 10 fois sur une seule page, chose qui serait impensable en Français. (Je devrait peut-être me mettre au Norvégien, ça me vas bien comme langue) De même la où le français utilise cent verbes différent, enNovégien le dialogue est ponctué de 'il dit", "il dit", "il dit"...

 

Par ailleurs (15ème "par ailleurs" de l'article, je vous le dit, le Norvégien est fait pour moi :D ) il était amusant de voir l'auteur mettre en avant le rôle des bibliothèques (plus que d'internet) dans son processus de recherche, alors que le traducteur louait le gain de temps que internet permet. Utile surtout pour la traduction de points de détail tel que le nom de plantes ou animaux rares.

 

Séduite par Staalesen, autant par se façon de s'exprimer que par ce qu'il dit de ses roman, j'ai décidé d'acheter à la fin de la rencontre le deuxième roman de la série de Varg Veum : Pour le meilleur et pour le pire (il n'y avait plus le premier). Il ne me reste plus qu'à le lire et à vous dire ce que j'en pense.

 

pour-le-meilleur-et-pour-le-pire.jpg

 

Gunnar Staalesen chez Gaïa Éditions : link

 

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commentaires

G
<br /> Bonjour Bibid,<br /> <br /> <br /> J'ai cru comprendre en effet que c'est Bibid qui a rédigé le compte-rendu de la rencontre de Parthenay avec G. Staalesen...<br /> <br /> <br /> Pour m'aider à faire mieux la prochaine fois, pourriez-vous me dire quelles sont les bonnes questions qu'il aurait fallu poser à Staalesen ?<br /> <br /> <br /> Merci d'avance et bien cordialement.<br /> <br /> Gérard Delteil<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br />
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B
<br /> <br /> J'ai apprécié le fait que vous orientez la discussion sur l'auteur et sa méthodologie, néanmoins j'aurai aussi voulu<br /> des questions plus pointues et spécifiques sur ses sources d'inspiration, ses références, ses propres lectures, bref, tout ce qui peut nous permettre de bien appréhender le mode de pensée de<br /> Gunnar Staalesen.<br /> <br /> De même, au moment où vous êtes revenu sur internet avec Gunnar Staalesen, je me suis demandée pourquoi tant<br /> insister sur ce détail.....jusqu'à ce que tout cela prenne de son importance à la fin de la rencontre quand Alex Fouillet a abordé le travail de traduction.<br /> <br /> Certaines interrogations m'ont paru trop générales et redondantes, mais peut-être était-ce voulu ? pour capter<br /> l'auditoire ?<br /> <br /> J'aurai voulu aussi connaître l'opinion de Susanne Juul qui a quant à elle était peu interviewée et qui je n'en<br /> doute pas, avait sûrement des commentaires instructifs à émettre.<br /> <br /> Bref, je n'ai pas forcément d'idée de questionnement particulier, ce n'est pas mon secteur de compétences. Je<br /> voulais juste souligner que j'ai été un peu frustrée dans mes attentes. Que certains points ont à mes yeux étaient un peu trop approfondis et d'autres trop survolés. C'est mon ressenti !<br /> <br /> <br /> <br />

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